De David Sire avec David Sire et Pierre Caillot.
Mise en scène : Marina Tomé.
Création lumière : Nicolas Dalban-Moreynas.
Sous la table, il y a un terrain vague. C’est là que glissent les jeux d’enfants quand s’éternise le monde des adultes. C’est là que se déroule C’est de famille. David Sire et Pierre Caillot y déambule dans une complicité malicieuse et toujours inattendue. Ukulélé, guitare, scie musicale pour le premier. Percussions vocales et digitales pour son cousin Zinzin. Fêtes de famille interminables (C’est le pied), familles recomposées (Les re-familles), relations frères-sœurs (le Zoo), noms difficiles à porter (Martin Dupont)…, le répertoire du livre-disque C’est de famille y est adapté dans une version acoustique toute en relief : du cri au chuchotement. Tels de petits volcans, les émotions humaines ne cessent de traverser le spectacle, tissant en filigrane la question de nos existences : elle vient d’où et elle va où cette vie ? Une réponse joyeuse s’esquisse du côté des marges, du côté des rêveurs et des étourdis, du côté de ceux qui, sans en faire une religion, n’hésite pourtant pas à porter leur slip sur la tête (la Saint Glinglin).
Notes pour le travail à venir
Les chansons de C’est de famille travaillent d’arrache-pied à réorganiser le bric-à-brac chaotique de la vie et ne lésinent pas sur les grandes questions essentielles, qui es-tu, d’où viens-tu, où vas-tu et pour quoi faire, pour quoi vivre…. Les réponses de David Sire sont d’une poésie farouche qui réchauffe l’âme des petits comme des grands, une lumière au bout du tunnel. La catharsis s’opère en direct avec cet artiste qui « veut garder ses terrains vagues ».
Définition du Petit Robert « terrain vague » : vide de culture et de construction.
Vide ! Mais surtout plein de notre imaginaire ! Lieu de tous les possibles, espace de résilience pour nos héros au grand cœur. Terrain vague où les enfants reconstruisent le monde, plantent leurs rêves d’aventuriers, où l’on peut convoquer sans crier gare le cosmos, la galaxie et les étoiles ou encore descendre dans la tanière de notre animal préhistorique juste pour le plaisir de faire trempette dans nos profondeurs archaïques.
Nous avons revisité les sources d’inspiration de l’existence, rappelé à notre mémoire les activités qui nous ont captivés enfant pendant des heures, sans ressentir le besoin de la présence de quelqu’un, trouvé notre danse de régénération, notre mouvement magique, notre Haka zélandais, joué à transformer les objets, quand un bout de bois devient bateau et se met à surfer sur la vague, du terrain vague….
Notre travail artisanal a exploré, laissé émerger le sens particulier de chaque chanson, traqué la complicité de David et Pierre, de la lumière et du son, saisi les couleurs, les images, l’ordre et la cohérence globale pour rendre tout cela perceptible au spectateur d’un soir.